Quand Arsenal perd son jeu

Cette première partie de saison est la pire de l'ère Wenger. Avec 21 points pris en 15 matchs, les Gunners sont actuellement dixièmes de Premier League. Un classement que les Londoniens ne peuvent pas réellement contester tant leur production actuelle est faible. Arsenal ne joue plus. Le début de saison avait été moyen. Ni vraiment bon, ni mauvais. Il avait fallu du temps pour se mettre en place et se faire à l'idée notamment, qu'il fallait désormais marquer sans Robin van Persie. Mais à y regarder de plus près, la crise actuelle a pris sa source assez tôt dans la saison. Fin septembre, lors du derby contre Chelsea. Défaits à domicile, les Gunners n'ont depuis gagné que trois fois en championnat, contre West Ham, QPR et Tottenham. Cette dernière victoire contre l'ennemi juré, sur le score de 5-2, devait être le déclic. La saison devait enfin se lancer, le podium comme objectif. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Un match nul aux allures de somnifères à Villa Park suivi d'une prestation semblable à Everton ont fait redescendre le groupe sur terre. Et enfin, ce samedi a eu lieu l'apothéose. Une défaite à domicile face à Swansea, avec une prestation encore bien terne des Rouge et Blanc. Désormais, ils ne font plus peur à personne, et la saison s'annonce compliquée. Une défense à la rue Sur les premiers matchs, on louait leurs qualités défensives. Un "effet Bould" était même avancé par certains. Avec Bacary Sagna à droite et Kieran Gibbs à gauche, les flans étaient parfaitement occupés. Mais les deux joueurs se sont blessés et ne sont pas revenus au top pour l'instant. Quant à la charnière centrale, elle est tout sauf stable. Arsène Wenger qui affirmait en début de saison avoir trois très grands défenseurs à sa disposition n'en a plus qu'un, Per Mertesacker. Laurent Koscielny a enchainé les mauvaises performances et revient lentement à son véritable niveau. Pour ce qui est de Thomas Vermaelen, il est cette saison méconnaissable. Lui, l'élément fort de l'arrière garde ces dernières saisons, semble avoir un poids à porter. Peut-être est-ce le brassard de capitaine qui est trop lourd. Mais dans ce cas, il serait bien de faire quelque chose rapidement, pour que le Belge redevienne le patron de la défense. Et pourtant, Arsenal a statistiquement l'une des meilleures défenses du championnat. Un paradoxe qui s'explique sans doute par l'implication dans les tâches défensives de joueurs comme Mikel Arteta, Jack Wilshere, Lukas Podolski, Olivier Giroud et même Théo Walcott. Problème, si tous ces joueurs sont derrière, ils ne sont pas devant. Et là, les statistiques sont parlantes puisque les pensionnaires de l'Emirates Stadium n'ont marqué que 24 buts, ce qui correspond à la huitième attaque de Premier League. Pour une équipe censée être offensive, ce bilan est bien faible. Et contrairement à ce que l'on peut penser, ce n'est pas uniquement la faute à des attaquants maladroits. Le déséquilibre engendré par cette défense en difficulté ne permet pas aux Gunners de mettre en place leur jeu habituel, fluide et agréable à regarder. Parfois, on a même droit à un retour en arrière de quelques années afin de voir le "Boring Arsenal" dans toute sa splendeur. Il est encore temps ! Toutefois, rien n'est définitif. Le club londonien peut s'en vouloir de ne pas avoir profité des faux pas récents de Manchester City, Chelsea et Tottenham. Mais grâce à ces cadors en difficulté, les hommes d'Arsène Wenger ne sont pas totalement décrochés. Avec seulement 5 points de retard sur les Blues, troisièmes, peuvent encore espérer se relancer et retrouver rapidement le haut du classement. D'autant plus que le calendrier pour le mois de décembre n'est pas insurmontable. De quoi engranger de la confiance et des victoires avant un mois de janvier des plus difficiles - Manchester City, Chelsea, Liverpool, Stoke -, mais aussi de trouver la motivation nécessaire pour se relancer dans des matchs où l'adversaire voudra jouer son va tout. La remontée n'a donc rien de simple et pour gagner de nouveau, une chose sera indispensable: jouer. Jouer comme ils savent le faire. Faire tourner le ballon un maximum et contrer les tactiques mises en place par l'adversaire. En général, cela consiste à mettre un joueur sur Mikel Arteta et un autre sur Santi Cazorla, et ce pendant tout le match. L'entraîneur français va devoir trouver la parade pour que ses deux Espagnols puissent garder leur influence sur le jeu. Si le technicien y parvient, le jeu des Gunners devrait retrouver des couleurs. De quoi amorcer une belle série ? Les prochaines semaines nous le diront. En attendant, il n'y a qu'une chose à faire

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